I- Permettez-moi d’entrée une confidence un peu abrupte : l’identité, ça me gêne.
Parce que c’est le mot du jour, une sorte de mode, comme ce fut le cas, il y a quelques années, pour “révolution”. Souvenez-vous, on trouvait, au moment de son éclipse politique et de sa seule survivance chez une poignée d’utopistes, de la révolution partout, dans la publicité pour les voitures ou les cosmétiques, dans les réformettes scolaires, dans les comportements ou les propos les plus anodins. Il en va de même avec le mot “culture”, mis actuellement à toutes les sauces : culture de gouvernement, d’opposition, de la maffia, de la drogue…L’identité nous refait le coup de l’inflation sémantique.