Une belle unanimité se fait jour, en cette fin de premier semestre 2000, de la part des officiels et des analystes, pour proclamer que la France singulièrement, et dautres pays européens dimportance, connaissent une extraordinaire embellie économique.
« Tous les feux sont au vert », clament les métaphores journalistiques, à la suite du rapport de lINSEE vantant le « plein régime ». Le taux de croissance prévu est de 3,5%, le chômage tombe « sous la barre » des 10%, la consommation est en hausse de 3%, la croissance rattrape celle des Etats-Unis. Mieux encore : « les entreprises commencent à souffrir dune pénurie de main duvre ». Et, selon Le Monde, qui ne craint pas lenflure, « le gotha des universitaires, chercheurs et philosophes français », invités par le MEDEF, se met à goûter « à la refondation sociale ».