La politique, l’Etat, la démocratie

15.Aug.99 :: Analysis

Je voudrais saisir l’occasion offerte par cette rencontre d’hommage à Nicos, dont il faut féliciter les organisateurs, pour avancer quelques réflexions concernant le changement d’époque dans lequel nous nous trouvons.

Colloque Poulantzas
Athènes 29.09 / 03.10. 99
(résumé d’intervention)

Nous ne sommes pas ici dans les rites ordinaires qui s’emploient à mesurer continuités et ruptures, actualité et caducité, autrement dit à distinguer le vivant du mort. Même s’il ne fait guère de doute, et assurément d’autres le diront mieux que moi, que les voies ouvertes par Nicos demeurent fréquentables et fréquentées, que, plus nettement encore, il est une exemplarité de son travail et qu’elle est à répéter, l’accent, ne serait-ce qu’à ce titre, doit être mis, me semble-t-il, sur les différences considérables qui ont fait qu’en moins de 20 ans le réel historique nous a contraint à modifier de façon drastique nos objets de pensée eux-mêmes et point seulement les démarches aptes à les appréhender. Or, la volonté de lucidité dans l’adéquation aux situations était précisément le fait de notre ami.

J’ai repris récemment la collection de la revue Dialectiques, à laquelle Nicos avait collaboré, en particulier à travers d’amples entretiens, dont quelquesuns ont été réédités dans le recueil N.P. Repères, paru chez Maspéro en 1980. Le numéro 17 de l’hiver 1977 s’ouvrait sur un grand débat, auquel avaient pris part certains des présents d’aujourd’hui, intitulé « Sur et autour de la dictature du prolétariat ». Vous avez bien entendu : la dictature du prolétariat. Et non pas il y a un siècle, mais seulement deux petites décennies. Il faut se souvenir de ce qu’était la gauche, dans la France des années 70, et de ses légitimes espérances. Un Programme Commun PC/PS venait d’être signé. La porte de l’accès au pouvoir s’entrebaillait enfin et, avec elle, la possibilité d’une transition au socialisme. Transition au socialisme, vous avez bien entendu aussi. Il convenait de mettre les pendules théoriques à l’heure. Et saisis d’enthousiasme, nous n’allions pas nous faire prier. Balibar venait de publier son ouvrage La dictature du prolétariat, sorti à toute vitesse par Maspéro. Moi-même, quelques mois après, je devais donner une édition commentée du Cahier bleu de Lénine, chez Complexe et Nicos acceptait de créer et de diriger aux P.U.F. une collection baptisée « Politiques ». Au centre de l’effervescence intellectuelle, en position privilégiée se trouvait bien sûr, l’Etat, les questions de l’Etat : comment le transformer, comment le briser. « Crise de la bourgeoisie », « crise de l’Etat » nourrissaient les attaques contre le libéralisme, accusé de conjuguer le laisser-faire économique et l’autoritarisme politique. On sait que Nicos avançait diverses thèses., sur ce terrain. La séparation relative de l’Etat et de l’économie, qu’il affirmait à la différence d’un Ralph Miliband (L’Etat dans la société capitaliste, 1969, trad. 1973 chez Maspéro), permettait une présence spécifique de l’Etat dans les rapports de production et d’exploitation capitaliste (il rejetait l’expression de « société civile ») et par conséquent dans leur reproduction. Elle rendait nécessaire l’élaboration d’une théorie de l’Etat, enrichissant le marxisme et attentive aux nouvelles formes de luttes qui suggéraient la pratique d’une démocratie de base opposée à l’Etat bourgeois. La reflexion entendait concilier, ou plutôt, étroitement associer démocratie représentative et démocratie directe, sans renoncer à la perspective d’une dualité de pouvoir. A l’ordre du jour des polémiques souvent vives, par exemple avec un Touraine mais également avec Althusser: le Capitalisme monopoliste d’Etat (C.M.E.), doctrine officielle du P.C.F., les alliances de classes, les croisements de programmes politiques. Le souvenir de mai 68 et même de Bandoeng n’était pas si distant.

L’eurocommunisme développait un éventail allant de la gauche au centre et à la droite. Nous parlions entre nous d’un eurocommunisme « mou » pour fustiger les abandons. En Allemagne le collectif « Projekt Klassenanalyse » ne craignait pas d’évoquer la vision de la dictatutre du prolétariat à l’échelle de l’Europe occidentale (Dialectiques, 17). Las, 79 voyait la défaite de la gauche et la fin de l’union PC/PS. Les éléments négatifs déjà présents, sous un optimisme parfois forcé, allaient s’accuser dans les années quatrevingt. Les reniements successifs des P.C., en matière théorique et politique, le P.C.F. s’illustrant une fois encore par sa désinvolture et sa brutalité, avec le bradage de la dictature du prolétariat par Marchais en direct de la télévision, amenaient à poser la question de la forme-parti et à dresser le bilan de ce qui ne pouvait plus durer dans le P.C. (-Althusser, 1978) où le refus des tendances mariait l’autoritarisme interne avec le laxisme des délestages, - de l’internationalisme prolétarien au marxisme lui-même bientôt. Les socialistes, de leur côté, s’engageaient dans la recherche d’une troisième voie, entre « première », « deuxième » ou « nouvelle », gauche, qui confirmait leur Bad-Godesberg rampant. Progressivezment l’équation démocratie-marché qui attendait sa théorisation se mettait en place, sous les auspices d’une évidence empirique, pour ne pas dire de la fatalité, cependant que l’économique affirmait sa toute-puissance et se préparait à achever la dévoration du politique.
Dix années plus tard, la fin de la plupart des régimes dits du « socialisme réellement existant », symbolisée par la chute du mur de Berlin, devait faire éclater les contrastes, en provoquant une véritable mutation épocale. La disparition de l’Union soviétique, préparant la voie à la destruction de la Russie, qui se consomme sous nos yeux, mettait fin à l’équilibre mondial, si bancal était-il et réduit à la neutralisation réciproque de la terreur. Venait le temps, qui est le nôtre, de la mondialisation ou globalisation, qui en assurant la domination du capital finacier à l’échelle planétaire, consacrait également l’hégémonie d’une super-puissance désormais sans aucun concurrent, qu’il s’agisse de l’adversaire satanisé depuis 1917, ou des compétiteurs de la même obédience, mini-impérialismes bien incapables de rivaliser, à cause de leur taille, avec le patron. Dans un entretien de 1976 (Dialectiques, 13), Nicos répondait à une question sur l’internationalisation du capital et de la force de travail : « la grande majorité d’entre nous est d’accord pour récuser une conception selon laquelle l’internationalisation viderait de sa substance et de son rôle « l’Etat national » au profit du capital inter- ou plutôt transnationalisé et d’organismes super- ou transétatiques ». Las, la vidange est bien avancée, l’Etat national est malade et le F.M.I., la Banque mondiale, l’OMC. et quelques A.M.I. garantissent une mondialisation, qui n’est en rien assimilable à une forme de l’internationalisation.

Ce changement total de cadre dont le diagnostic est universellement reconnu, y compris quand il est accepté, depuis les économistes apologètes,il y a peu encore, du libéralisme, jusqu’à l’homme de la rue, des travailleurs des métropoles de l’Occident aux misérables des régions en voie de sous-développement, ne s’accompagne pas seulement du cortège des inégalités toujours renouvelées, de la misére accrue, du chômage de masse, des corruptions ou des mafias de toutes sortes et des mises au pas militaires ou économiques les plus arbitraires ; il n’est pas seulement légitimé par des idéologies de caractère apocalyptique, -fin des idéologies, de l’histoire, ère du rien, chargeés de faire accepter une pensée tout aussi unique qu’est le fait de la marchandisation généralisée ; il ne se traduit pas seulement, chez les clercs, par des trahisons massives ou des ralliements serviles ; ce changement, plus profondément, induit la mort du politique. Car, c’est sous un tel jugement qu’il convient de regrouper, auprès de la fin de l’équilibre mondial, déjà évoquée, des phénomènes tels que ceux de la complète intégration des social-démocraties à la gestion du capital et de l’incapacité pour les forces oppositionnelles subsistantes d’élaborer un projet alternatif. On dira sans doute que la tradition du réformisme, issue de Kautsky et de Bernstein, qui pensait travailler de l’intérieur le système afin de parvenir à sa transformation pour le mieux-être social du plus grand nombre, a échoué ; que la radicalité bolchevique, promettant le pouvoir des travailleurs et débouchant sur un Etat autoritaire renforcé et bureaucratique, n’a pas réussi, il n’en demeurera pas moins que de tels échecs historiques, largement justifiables par leurs aspects circonstanciels, ne peuvent rien retirer à la nécessité de changer le monde, dans le sens et sur les bases mêmes annoncés par Marx, et, moins encore, abolir l’espérance, qui s’était levée avec Octobre. Fût-elle tendancielle la mort du politique, sa mise à mort serait plus exact, et non son simple « retrait », comme on disait naguère, se marque à l’évidence dans la croissance jamais démentie depuis une bonne dizaine d’années de l’abstentionnisme politique. Le Président de la nation la plus puissante du monde n’est élu qu’avec 30% environ du corps électoral. En France, les socialistes gouvernent avec 20%. L’addition des abstentions, des votes blancs et nuls et des électeurs non-inscrits représentait, aux dernières législatives (l’élection, en principe, la plus fréquentée) près de 13 millions de personnes, soit 1/3 de l’électorat potentiel. Il est significatif que cette attitude soit plus dissimulée par le pouvoir et les analystes politiques que vilipendée, ainsi qu’elle l’était traditionnellement (« la pêche à la ligne »). C’est qu’il s’agit d’une véritable auto-exclusion traduisant non pas l’indifférence, mais exprimant un comportement politique : dans une démocratie présentée comme modèle un citoyen sur trois choisit de ne pas exercer le premier de ses droits. Comme le relève un humoriste, il ne trouve pas ce qu’il cherche en magasin.

Tant sont délibérément mensongers les engagements pré-électoraux et brouillées les frontières, entre la droite et la social-démocratie et entre celle-là et le P.C., qui ne lui sert plus que de boutonnière sociale, l’extrême-droite, quant à elle, pouvant se vanter de représenter le « premier parti ouvrier » du pays. De bons esprits s’étonnaient très récemment de constater que les jeunes avaient disparu des Universités d’été de tous les partis. Les causes en sont également bien connues : les pouvoirs de décision aux mains des institutions trans-nationales, les prétendues « lois du marché » imposant chômage structurel, flexibilité, emplois à temps partiel, « dégraissages», sur fond de nivellement culturel, de la Mcdonalisation à l’encadrement des consciences par les nouveaux moyens de communication, au vrai d’inculcation de masse.
La mise sous contrôle de la politique par l ‘économie n’entraîne pas sa disparition proprement dite, mais provoque son étroite vassalisation : les gouvernements, au plan national, qui demeure, à cet égard, indépassable, faisant adopter le jeu des dispositions favorables aux groupes industriels, financiers et bancaires, depuis les pressions sur le marché de l’emploi et le procès de travail, jusqu’aux démantellement des acquis sociaux et à des mesures de protectionnisme commercial. L’espace public et ses institutions (enseignement, télécommunications, santé, transports) s’y trouvent sacrifiés. Partant, c’est toute l’activité démocratique qui se voit atteinte. De la chute du mur à nos jours, en à peine dix ans donc, les discours flambants sur la victoire du libéralisme concomittante et garantie de celle de la démocratie, des « modèles » de l’Ouest aux nations orientales à rééduquer, ont fait long feu. L’ « horreur économique » est à l’ordre du jour. Quand les formes de compétition se sont effacées en tous domaines pour laisser place aux consensus réjouis ou résignés, ce ne sont pas uniquement les affrontements de classes qui font les frais des fatalités économiques, politiques, sociales et culturelles, mais le niveau combien plus modeste de la confrontation des projets et des simples débats de société.

Le social, qui est, par excellence, l’objet même et la finalité de la démocratie se voit réduit aux incantations balconnières, de « l’Europe sociale », entre autres, alors que sa non-rentabilité le transforme nationalement en peau de chagrin. L’idéologie « citoyenne » occupe la place laissée vacante. La légitime revendication égalitaire et universaliste, dans son extension, en particulier, aux flux migratoires, qui n’ont plus rien d’accidentel dans la plupart des pays, est caricaturée dans les débauches d’épithètes purement verbales, du genre « démarche citoyenne », « débat citoyen » ou, pire encore, « entreprise citoyenne ». Il est vrai qu’à ce niveau d’abstraction, l’individu, comme Marx l’avait bien vu, se trouve dépossédé de toute qualification sociale. Plus platement encore le vocabulaire communiste a substitué les « gens » aux « travailleurs ». On prétendra certes qu’il faut bien dresser des barrages face aux dangereux exorcismes que représentent les répliques communautaires, identitaires, sectaires ou ethnicistes, mais comment se fermer les yeux sur le fait que le libéralisme, fût-il social-libéral, s’accommode fort bien de ces refuges et les manipule à sa guise ? Les contradictions ne peuvent pas faire bon ménage avec les consensus qui les piègent pour mieux les dirimer. Les rois sont peut-être nus, mais les loups ont les dents limées.

On comprend qu’à son tour le discours du droit fasse florès. Il n’est question que de Droits de l’Homme, d’Etat de droit, de Droit international, également de droits des minorités, de droit des femmes et des enfants, moins de droits des peuples, chacun et bien d’autres (on pense à la « protestation contre la misère ») se voyant célébré par une journée internationale. Par conséquence, s’épanouit l’ « humanitaire », ce social pour assistés, chargé de subroger ses devoirs à ceux des puissances, en assurant quelques fortunes fiduciaires ou médiatiques. Et, par dérive, grâce à une incontestable parenté philosophique, on glisse du droit à la morale (l’éthique ?), qui veut, elle aussi, l’obligation et la sanction, mais qui, de plus en plus, de nos jours, tend à abdiquer son caractère laïc, pour emprunter à la pratique religieuse son idée de faute (péché ?), assortie, bien sûr, de ses corollaires de la confession et du pardon. M. Camdessus n’évoque-t-il pas le Royaume quand il parle du F.M.I. ? Faute de Jugement dernier, actuellement indisponible, les Tribunaux jugeant les crimes contre l’humanité, unilatéralement déterminés, cela va de soi, suppléent le Tribunal de la Raison.

Dans cette point si lente descente, dans cette régression, un pas restait à franchir qui, -on ne le dit pas sans accablement, a au moins le mérite de découvrir la vérité sous les couches idéologiques qui l’occultaient, comme le visage sous le fard. L’engagement de l’OTAN contre la Yougoslavie vient de franchir ce pas. Le Droit, les droits (voir supra), devenus une entrave pour ceux-là mêmes dont la puissance autorisait à les dicter au reste du monde, ont été abrogées de la façon la plus brutale. L’O.N.U., et son Conseil de sécurité, pourtant celui des vainqueuers, ont ainsi été ravalés au rang de « machin ». La politique et le politique lui-même se sont démis en faveur des « frappes » aériennes du soin de la punition collective d’un peuple, pourtant européen. La démocratie n’a plus singé que son propre fantôme, quand les représentations nationales se sont dispensées de se prononcer sur la déclaration de guerre et ont dispensé leurs mandants (les citoyens) de tout droit de regard sur les engagements consécutifs de dépenses. Il n’est pas jusqu’à l’Europe, en pleine construction, qui n’ait été dépouillée des attributions dont elle espérait seulement se doter, acceptant la position de féale et de sous-traitante, y compris militaire, du super-impérialisme, plus que jamais pénétré de son hégémonie sans rivale. Dans une ultime mystification, la morale a été invoquée pour habiller,-maquiller, l’ensemble de l’opération.

En vain, la répression poursuivie sans relâche contre l’Irak, en clair contre la peuple irakien, pour ne rien de la bienveillance également reconduite vis-à-vis de la Turquie, d’Israël ou de l’Indonésie, suffirait à confirmer que Big Brother ne sert que ses propres intérêts, châtiant toute tentative d’infraction au libéralisme, aujourd’hui la Serbie, demain quelques plus grosses proies. Quant à ceux qui se sont bruyamment félicités de l’instauration d’une loi non écrite s’affranchissant du respect des souverainetés nationales, au nom d’une morale supérieure, souhaitons-leur de ne pas se retrouver coincés entre les barbaries réciproques des Empires et des mini-Etats à caractère ethniques. Qu’on le déplore ou nom , jusqu’à preuve du contraire, le bon vieil Etat-nation, dont on croyait jadis (vingt ans plus tôt !) avec Nicos, que son existence était définitive, demeure toujours, en dépit de sa débilitation, le plus sûr cadre d’une expression démocratique active.

C’est, en tous cas, le lieu au sein duquel il est encore possible de défendre une perspective résolument alternative. Je dirai, en conclusion, deux mots sur ses attendus et sur ses moyens. Pour les premiers, ils s’appuient sur un paradoxe gigantesque : d’un côté, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, la possibilité d’en finir avec toutes les formes de rareté et de pourvoir aux besoins fondamentaux de tous, en mettant ainsi un terme à la misère et aux pénuries ; de l’autre, un creusement des inégalités tel qu’il menace jusqu’à la survie terrestre ; soit, l’harmonie, chère aux anciens utopistes, ou la jungle des tigres qui ne sont pas de papier. Pour les moyens, car nous n’en sommes plus aux discussions des années 70, j’en vois deux. D’abord la dénonciation et inlassablement la lutte contre tous les aspects sans exception de la domination etatsunienne, qu’ils soient économiques, politiques, culturels, médiatiques, communicationnels, alimentaires, vestimentaires ou linguistiques. Revenu de ses illusions, Alexandre Zinoviev a entièrement raison, quand il affirme que « l’Europe de l’Ouest a pratiquement capitulé devant le gros bâton de l’américanisme », et qu’elle est « sacrifiée sur l’autel d’une démocratie totalitaire mondialisée ou de l’américanisme ». Les campagnes actuelles fustigeant l’anti-américanisme, sans produire aucun argument autre que l’indignation morale, ne s’y trompent pas. Elles confirment, au contraire, que là se trouve bien le blocage, revanchard et agressif, contre toute alternative et avant tout authentiquement socialiste. En second lieu, faute de dictature du prolétariat et d’ouverture d’une transition radicale, il me paraît indispensable que soit accordé au combat en faveur de la démocratie une fonction prioritaire, aussi bien au plan national qu’au plan de la communauté européenne, qu’il s’agisse de la défendre, de l’étendre ou de l’inventer, une telle dynamique n’étant pas seulement celle de sa survie mais celle de son existence elle-même. Enfin, la logique de cette double tâche, anti-impérialiste et démocratique, devrait conduire à la constitution d’un nouvel internationalisme, dont je suis sûr que Nicos ne le désavouerait pas et auquel j’appelle tous les acteurs de notre rencontre à se rallier

Juillet-août 1999.

                  

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