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Et elle est spécifique, sil est vrai quil existe des « voies nerveuses de la souffrance
différentes des voies de la douleur comme sensation discriminante » .
Job souffre, limprécateur, soulevé de révolte et frémissant de colère contre linjustice qui le frappe. Prométhée, tout Dieu quil est, souffre. Médée, la chthonienne, fille du soleil, souffre quand elle tue ses enfants, auxquels elle veut épargner les frivolités de la vie citadine. Caïn, le fils méprisé, souffre. Oreste et Electre, les enfants maudits souffrent. Et Titus lui-même. Et la digne Lucrèce. Et Jésus, le juste, acquittant davance les dettes qui ne sont pas les siennes. Et Catherine, Georges et tous ceux auxquels leur sainteté valut le martyre. Les démences qui hantent les théâtres grec et shakespearien sont autant dexpressions de souffrances, infligées par des Dieux capricieux ou des tyrans cruels. Léventail des violences répond à léventail des souffrances.
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